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I) les effets immédiats de l´explosion
1) Introduction

   Les effets de la bombe atomique sur Hiroshima ont été très dévastateurs, autant du point de vue humain que matériel. Les dommages causés sont dus à 2 facteurs principaux, la chaleur et le souffle, se partageant respectivement 35 et 50% de l´énergie dissipée par l´explosion, le reste étant attribué aux radiations.
   Voici le témoignage d´un survivant, nous relatant sa propre expérience de l´explosion :

   "Vêtu d’un caleçon et d’un maillot de corps, j’étais étendu sur le plancher de mon pavillon, fatigué par une nuit sans sommeil. Soudain, un éclair aveuglant me fit sursauter – puis un second… Je me souviens parfaitement d’avoir vu scintiller une lanterne de pierre au fond de mon jardin, et je me demandais si cette lueur brillante provenait d’un éclair de magnésium ou des étincelles d’un tramway qui passait non loin de là. Les ombres du jardin disparurent. La vue encore brillante et ensoleillée un instant auparavant, devint sombre et grise. A travers les tourbillons de poussière soulevés par une brusque rafale de vent, je discernais à peine la colonne de bois qui soutenait un angle de ma maison. Elle penchait dangereusement et le toit vacillait d’une façon inquiétante. Mû par un réflexe instinctif, je tentais de m’enfuir, mais des gravats et des décombres me barraient la route. Avançant à tâtons, je réussis à atteindre la véranda et descendis dans le jardin. Au même instant je m’arrêtai, immobilisé par un sentiment de faiblesse insurmontable. A ma grande stupeur, je m’aperçus que j’étais complètement nu… Qu’était-il donc arrivé ? Tout mon flanc droit était lacéré d’entailles profondes et saignait abondamment."

(extrait du "Journal d´Hiroshima")

2) Les effets thermiques

    Lors d’une explosion nucléaire, l’énergie dégagée provoque une élévation soudaine de la température (plusieurs millions de degrés pour une explosion de la puissance d’ Hiroshima) et conduit à l´apparition d´ une boule de gaz incandescent ressemblant à une "boule de feu" qui se propage à très grande vitesse. Pour Hiroshima la boule de feu ne dura pas plus de quelque dixièmes de seconde mais son diamètre atteignit environ 600 mètres. Son rayonnement créa un véritable flux thermique proportionnel à la puissance de la bombe et à l’état de l’atmosphère, qui provoqua des brûlures sur la peau ou les yeux dans un rayon d’environ 8km.

Un homme le corps entièrement brûlé, situé à moins d´un kilomètre de l´épicentre lors de l´explosion
7 août 1945 / Photo par Masami Onuka

   La plupart des vêtements protégèrent les victimes éloignées des brûlures sur la peau mais les yeux des personnes ayant assistées à l’explosion furent endommagés (éblouissement prolongé, voir destruction de la rétine pour les plus proches).

Un homme entièrement brûlé
7 août 1945 / Photo par Masami Onuka

   Les rayonnements thermiques peuvent également, à long terme, être à l´origine d´autres atteintes portées à l´organisme, comme les chéloïdes : des cicatrices recouvrant les brûlures apparemment guéries commencent à gonfler anormalement ce qui provoque la déformation de la peau en formant des boursouflures épaisses, les chéloïdes. Les chéloïdes apparaissent chez 50 à 60% des personnes situées à moins de 2 km de l´épicentre souffrant de brûlures provenant directement du rayonnement thermique.

Chéloïde sur les bras et le dos
octobre 1945 / US Army photo

   Le rayonnement thermique peut aussi être à l’origine de départs d’incendies. Notamment à Hiroshima où les conditions furent suffisantes pour créer à divers lieux proches de l’épicentre des incendies de grande ampleur. La chaleur provoquée par les incendies déclencha des courants d’air chaud qui attisèrent les flammes ce qui déclencha de véritables brasiers qui brûlèrent tout ce qui est inflammable sur une large zone.

Les ruines fumantes après le passage du feu
Photo par Mitsugi Kishida

3) L´onde de choc

   Créée par la dilatation extrêmement rapide des matériaux de la bombe, et de la détente de la boule de feu, l’onde de choc est un élément extrêmement destructeur, qui a ravagé la ville et qui a entraîné la destruction de bâtiments et de vitres jusqu´à 5 km de l´épicentre. Les victimes qui restaient piégées sous les décombres étaient soit écrasées soit mouraient en l´espace de quelques heures de dommages secondaires non soignés comme les brûlures graves ou l´irradiation. De plus les débris projetés dans toute la ville empêchaient les secours d´agir convenablement, augmentant ainsi le nombre de personnes tuées par l´onde de choc.

Le centre ville d´Hiroshima pris d’un avion en octobre 1945
US Army photo

   L´onde de choc est accompagnée de vents violents, créés par les différences de pression entre le devant et l’arrière de l’onde, transportant des débris sur une large zone (interdisant l’accès des pompiers sur les lieux d’incendies). La vitesse des vents lors de la surpression peut atteindre les 500km/h voir plus et créer des dommages au niveau des tympans (=250km/h) et des lésions pulmonaires (=1000km/h).
   La destruction de la ville a été presque totale. En effet 85% des bâtiments étaient situés à moins de 3 km de l´épicentre. Ce schéma montre bien l´ampleur de la destruction de la ville :

Schéma représentatif de l’ensemble des destructions subies, août 1946
source : Hiroshima city government

4) Schéma récapitulatif

   Voici un schéma d´ensemble qui résume bien les destructions subies par la ville d´Hiroshima :



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